Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
D'la merde.
14 novembre 2010

Prolégomènes

Après de nombreuses tentatives vaines et pathétiques visant à expliquer l'asociabilité, tentatives dont je ne rendrai pas compte ici, tu n'avais qu'à être dans ma tête, il semble que la meilleur façon de débuter un blog d'asocial consiste dans l'énonciation d'un paradoxe simple : "Mais pauvre abruti, si tu te dis asocial, que viens-tu faire sur un réseau social ?"


Bien. Passons outre le fait que ta façon de t'adresser à moi, lecteur, est très agressive, et venons en au coeur de l'affaire. Primo, un blog n'est pas un réseau social (et paf), mais un outil grâce auquel, sous couvert d'un anonymat lâche, je vais pouvoir enfin déverser ma haine universelle aux yeux de tous. Car être asocial est un combat quotidien (avant d'aller plus loin, une précision : il n'y aura pas de secundo. Inutile de se ronger les sangs, d'attendre impatiemment le dénouement du suspens : "Il est où le secundo ?"). Etant donné qu'une phrase ne peut commencer par "car", réitérons et affirmons qu'être asocial est un combat quotidien. Plongé dans la masse de ses semblables (c'est de là que vient sa souffrance) l'asocial pourrait finir par succomber à la tentation de leur... ressembler.

 

Or, la masse est laide et idiote. Toujours. On l'a constaté pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps. Les avez-vous vu ces manifestants suivant la camionnette syndicale qui hurle du Ferrat, répétant à l'envi d'ineptes slogans idiots ? Ils étaient presqu'aussi détestables que les commentateurs internautiques du Parisien ou du Figaro, répétant à l'envi les discours gouvernementaux et réduisant l'intérêt général à leur plein d'essence. Oui, la masse est toujours laide et idiote. Descartes avait raison quand il disait que "le bon sens est la chose du monde la mieux partagée", si l'on prend le parti de dire que le bon sens est un ensemble fini que l'on doit se partager à mesure que l'on est plus nombreux.

 

 Cependant, il ne faudrait pas réduire l'asociabilité à l'égoïsme. L'égoïste pense qu'il a raison et que le monde tourne autour de sa personne, l'asocial pense qu'il a raison et que le monde tourne autour de sa personne et il crée un système argumentatif qui le prouve. De plus, l'égoïste considère à priori que tout ce qui lui nuit est négatif, alors que l'asocial pense que tout ce qui lui nuit est négatif sauf si ça fait plaisir à celui d'en face. Un égoïste trouvera immoral qu'il ait à payer des impôts, un asocial aussi sauf si la personne qu'il a en face de lui est du même avis (un égoïste quoi), auquel cas il voudra démontrer le bien-fondé de la redistribution des richesses (à ces salauds de pauvres bien entendu). Etre asocial c'est donc savoir se parjurer, rien que pour faire chier.

 

 On peut donc définir l'asocial comme un être tendant à penser que les autres sont tous des cons, y compris, et surtout, ceux qui partagent son avis. Sur ce, je vous laisse, je vais aller engueuler ma compagne qui m'a offert un cadeau qui me plaît, cette grosse pute.

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité